Avis aux femmes ! Bonjour !
J'ai testé l'atelier déclic de l' Association Faire Face, et je voudrais vous partager mon expérience et quelques conseils essentiels, en attendant que vous alliez à votre tour vivre cet atelier.
Tout d'abord, sachez que l’objectif de l’association est de lutter contre les violences et de favoriser et encourager la liberté, la confiance en soi et l’autonomie des femmes et adolescentes. Il s’agit d’offrir des espaces adaptés pour développer et renforcer leurs ressources, leur détermination et leur capacité d’action.
Qu'est-ce-que le Fem Do Chi ?
Le Fem Do Chi est une méthode d’autodéfense physique, verbale et mentale. Cette méthode est née au Québec dans les années 70 suite à l'agression d'une femme karateka qui n'avait pu se défendre malgré ses capacités. Parce que savoir porter un coup n'est pas suffisant : encore faut-il pouvoir garder le contrôle de la situation, avoir confiance en ses capacités et s'autoriser à se défendre.
Fem Do Chi signifie en japonais, la voie de l'énergie des femmes.
Et cette énergie se renforce au travers des 4 éléments :
* L'air
Durant l'atelier, nous effectuons un travail sur notre respiration. Cela peut paraître anodin mais c'est primordial : notre formatrice disait d'ailleurs « respirer c'est réagir ».
Tant que nous respirons, le cerveau est bien irrigué et pourra continuer à chercher des portes de sortie, des stratagèmes... Réfléchir devient difficile en état de survie ou en apnée. Donc garder le contrôle sur sa respiration, c'est rester conscient, et c'est se donner la possibilité d' élaborer des idées pour se sauver. Il s'agit là d'une respiration ventrale : il faut d'abord remplir son ventre d'air, avant d'agir à l'expiration par un cri ou un coup. Le cri qui sortira est étonnant, loin du cri aigu de la jeune fille affollée. Et il signifie à l'autre « je suis là, je suis bien présente et prête à me défendre ». Nous avons appris à crier comme un singe ou comme une sorcière au moment de l'expiration. Pourquoi ? L'idée principale est de surprendre l'agresseur, de le déstabiliser. Comme nous a expliqué notre formatrice, l'agresseur est lâche et feignant : s'il nous a choisi à ce moment là, c'est parce que cela lui paraissait facile. Tout ce qui va diverger de son plan pourrait donc l'amener à fuir.
* Le deuxième élément, l'eau L'eau représente ce qui fait notre corps, ce que nous lui offrons et de quelle manière. Cela représente ce que nous mangeons, ce que nous buvons, et comment nous prenons soin de nous au quotidien. Ce corps que nous aimons et dorlotons nous donnera l'énergie sur laquelle nous pourrons compter.
* Le troisième élément, le feu Le feu représente l'énergie du soleil, l'énergie naturelle.
* Enfin, le dernier élément, la terre Nous parlons ici de notre ancrage au sol, de la manière dont nous nous tenons. Nous avons fait un exercice à deux pour comparer une position habituelle et une position d'ancrage. Nous nous tenons droit, en position normale, et notre camarade essaie de nous tirer à elle. Nous ne résistons pas. Avec les jambes écartées largeur du bassin, les genoux fléchis et les fesses en arrière, nous nous rendons rapidement compte qu'il est très difficile de nous faire déplacer.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans la pratique du Fem Do Chi et dans cet atelier en l'occurrence, est le fait que nous soyons dans la réflexion avant d'être dans l'action : réfléchir à la violence, penser comment la désamorcer, travailler sur notre confiance en nous, notre mental et notre capacité à dire non, avant d'aborder quelques techniques de défense physique en derniers recours.
Le mental Nous avons questionné le mental : comment je me sens, comment je pose mes limites, comment je m'affirme. Nous avons échangé sur nos expériences respectives, sur la manière dont nous prenions l'espace dans la rue. Le conseil est d'arrêter de -toujours- céder la place sur les trottoirs, de se faire toute petite, et de s'excuser, mais plutôt de prendre l'espace, de prendre notre place, de regarder et de marcher droit devant. Si on est trop impressionné pour regarder dans les yeux, on peut regarder entre les deux yeux. Petit exercice : nous avançons les unes vers les autres et devons poser nos limites de proximité. Quand on empiète sur notre espace vital, il faut être en mesure de dire stop fermement, sans sourire. Nous y ajoutons un mouvement sec de la main entre la personne et nous afin qu'elle comprenne.
La défense verbale En ce qui concerne la défense verbale, j'ai beaucoup appris. Cela paraît anodin mais des petites phrases peuvent changer des vies. - « Au feu ! » mieux que « Au secours ! » ou « À l'aide ! ». Il s'avère que les gens ont en général peur pour leur peau et préfèrent ne pas s' immiscer dans les conflits. Crier au feu est un moyen d'attirer leur attention et de les faire réagir : tout le monde est concerné par un potentiel incendie. Les gens vont s'inquiéter, sortir de chez eux, prévenir les pompiers, tenter de comprendre ce qu'il se passe. - la description Dans un autre contexte, dans un lieu public, la recommandation quand nous sommes molestées est de décrire la situation à voix haute, d'un ton ferme et en vouvoyant la personne qui nous incommode. Même si nous la connaissons! Cela évitera que les gens autour pensent qu'il s'agit simplement d'une querelle conjugale et ne s'interposent pas. Par exemple, « Monsieur, ce que vous faites me dérange, vous me touchez les fesses et je vous demande d'arrêter immédiatement ». Si la personne essaie d'engager la conversation, de poser des questions, nous faisons « le disque rayé » et répètons exactement la même phrase en boucle, tout en essayant de s'éloigner si possible.
- interpeler une personne précise
Dans une situation où nous serions encerclées par un groupe incommodant, le conseil est d'interpeller une personne précise hors du cercle.
Par exemple, « le monsieur avec le pull bleu et les lunettes, s'il vous plaît, appelez la police , je suis victime d'une agression ». La personne décrite est prise à partie et se sentira dans l'obligation d'agir. Si nous ne décrivons personne et que nous disons seulement « aidez-moi», les personnes aux alentours ne se sentiront pas forcément concernées. Elles ont peur pour elles, c'est humain, et elles cherchent inconsciemment des excuses pour ne pas réagir.
La défense physique
Nous avons fait des simulations et appris quelques techniques pour se défendre facilement en appuyant sur des points stratégiques (oreilles, yeux, genoux...)
Rien ne vaut l'expérimentation pour les acquérir.
Je vous recommande vivement de le vivre aussi ! Je suis ressortie plus confiante, avec la véritable impression que nous avions toutes, en nous, les ressources pour nous faire respecter et nous défendre !
J'ai cassé d'un coup de poing cette planche en deux durant l'atelier, et nous en sommes toutes capables !
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